04 Juillet 2022 - 30 Septembre 2022
Le relayage avec l'ADMR-Atlantique, article paru dans la revue nationale ADMR
REL'AIDE ADMR, UN REPIT PRECIEUX POURS LES AIDANTS
L'association ADMR ASAD de Saint-Nazaire (44) fait partie des 44 porteurs de projets en France, retenus pour expérimenter le dispositif Rel'Aide ADMR. C'est le seul à proposer ce service en Loire-Atlantique.
Un exemple inspirant pour notre réseau. Zoom sur ce service qui apporte un bol d'air aux aidants.
Rel'Aide ADMR, c'est quoi ?
Directement issu du « baluchonnage » qui existe au Québec depuis 1999, Rel'Aide est le nom du dispositif de relayage proposé par l'ADMRet offrant un vrai répit aux aidants : le « relayeur » vient s'installer à domicile de 36 heures à 6 jours consécutifs, et prend totalement le relais de l'aidant, pour s'occuper de la personne aidée.
Pourquoi une phase d'expérimentation ?
« Les aidants sont toujours plus nombreux, et ils ont besoin de souffler, dans un climat de confiance et de sécurité », explique Marie-Pierre Rio, administratrice de la fédération 44, présidente d'associationsd'aide à domicile et présidente de l'association ASAD, qui rassemble les salariés du relayage.
La phase d'expérimentation en cours permet d'évaluer le bien-fondé de la démarche tant par rapport aux besoins des aidants, que par rapport au vécu des relayeuses ou relayeurs. Car ça n'est pas facile d'être en mission chez quelqu'un 24 h/24 jusqu'à 5 nuits et 6 jours consécutifs. Il a d'ailleurs fallu prévoir une dérogation au droit du travail.
Deux ans de plus !
« Nous avons répondu à l'appel d'offres de la DGCS (Direction Générale de la Cohésion Sociale) avec Al'fa Répit (plateforme de répit pour personne âgées) et Apei Ouest 44 (gestionnaire d'établissments pour personnes âgées en situation de handicap). Ensemble, nous avons coconstruit "Le bol d'air" des aidants, du nom de l'expérimentation sur /e territoire de Saint-Nazaire et ouvert sur toute la Loire-Atlantique depuis 2021, précise Bruno Biron, coordinateur, et avons sollicité des subventions - mon poste est financé par la CNSA. Grâce au soutien du Conseil départemental de Loire-Atlantique, nous avons pu proposer aux familles un reste à charge acceptable de 7 € de /'heure {le tarif horaire étant de 28,17 €). Je me suis ensuite chargé du recrutement, et nous avons élaboré une formation spécifique de deux jours. »
L'année 2020 a été compliquée en raison de la crise sanitaire. Heureusement, l'expérimentation a été prolongée de deux ans. « Nous avons réalisé 33 relayages en 2021, et en 2022 la demande augmente clairement, témoigne-t-il. En mai, je préparais déià les plannings du mois d'août! ».
Oser demander de l'aide
« Pour l'aidant, il faut dépasser la culpabilité d'oser dire "je ne peux plus". La personne se sent coupable devant ses enfants, devant l'aidé,devant l'aide à domicile avec qui ça se passe bien. C'est oser dire - et se dire - "et bien oui finalement, il peut rester tout seul avec un.e inconnu.e !", analyse Marie-Claude Boutin, présidente de la fédération 44. Ce dispositif ne peut fonctionner qu'avec des salariés motivés et formés, sensibles à des subtilités que seuls des relayeurs peuvent transmettre avec toute la véracité de l'expérience vécue. ».
Savoir faire face aux imprévus
« Il n'y a pas de journée type, témoigne Sylvie Lemarié, relayeuse depuis fin 2020. En fait, je vis au rythme de la personne, je m'adapte en permanence. Cela demande de l'écoute, il fout ne pas être trop intrusif. J'ai beaucoup appris en un an et demi, tant ou niveau de mon comportement que sur les aides techniques. Ce qui n'est qui n'est pas facile, c'est de gérer, et il y en a souvent. Il faut prendre du recul, car si on a une appréhension, la personne aidée le ressent. N'empêche, c'est très enrichissant. À chaque relayage je reçois beaucoup des personnes et j'apprends.»
À ce jour, l'expérimentation est un vrai succès avec davantage de périodes longues, de 3 à 5 nuits. Un bon indicateur : les familles qui ont essayé y reviennent. L'enjeu de la pérennisation sera celui du financement, car les familles ne peuvent supporter qu'un reste à charge minime.•
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